Une Afrique Unie et Forte

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ALLOCUTION DE S.E. MOUSSA FAKI MAHAMAT PRÉSIDENT, COMMISSION UNION AFRICAINE À L’OCCASION DE LA PREMIERE CONFERENCE INTERNATIONALE SUR L’AFFORESTATION ET LE REBOISEMENT (ICAR) SOUS L'EGIDE DE L'UNION AFRICAINE ET DU FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORETS

ALLOCUTION DE S.E. MOUSSA FAKI MAHAMAT PRÉSIDENT, COMMISSION UNION AFRICAINE À L’OCCASION DE LA PREMIERE CONFERENCE INTERNATIONALE SUR L’AFFORESTATION ET LE REBOISEMENT (ICAR) SOUS L'EGIDE DE L'UNION AFRICAINE ET DU FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORETS

juillet 02, 2024 to juillet 05, 2024

Excellence Monsieur Denis Sassou Nguesso, Président de

la République du Congo, Hôte du Sommet,

Excellences Mesdames Messieurs les Chefs d'État et de

Gouvernement,

Madame Amina Mohamed, Secrétaire générale adjointe

des Nations unies,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions Partenaires et des Acteurs non étatiques,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Communautés locales et des Groupes autochtones,

Distingués invités, Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi avant tout propos d'exprimer ma sincère gratitude à Son Excellence Denis Sassou-NGuesso, Président de la République du Congo, pour l’heureuse initiative de la convocation de ce sommet portant sur une problématique vitale pour le Continent africain et pour l’ensemble de la planète.

Je voudrais aussi lui rendre un hommage particulier d’avoir proposé, à la COP 27, tenue l’année dernière en Égypte, l'initiative de la « Décennie mondiale du Boisement », adoptée en Février 2023 par le 36ème Sommet ordinaire de l’Union africaine.

C'est cette décision qui justifie notre présence aujourd’hui, dans cette cité historique de Brazzaville, pour cette toute Première Conférence Internationale sur l’afforestation et le Reboisement (ICAR), sous l'égide de l'Union Africaine et du Forum des Nations Unies sur les Forêts.

Excellences, Mesdames Messieurs,

Les forêts couvrent près d'un tiers des terres dans le monde et environ 21% des terres en Afrique. Premiers réservoirs de la biodiversité, il est établi que la forêt amazonienne en Amérique du sud et le la forêt du bassin du Congo constituent les principaux poumons de la planète, absorbant la plus grande quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et contribuant à atténuer les effets du changement climatique. La forêt du bassin du Congo, à elle seule, conserve environ 25% du carbone de la forêt tropicale mondiale.

Au-delà de leurs effets sur l’écosystème, les ressources forestières sont vitales pour l’existence humaine et animale. Les forêts fournissent de la nourriture, des abris, des médicaments et sont des centres d’identité culturelle et spirituelle à ces communautés locales.

Les économies de nombreux pays sont portées par les biens et les services que ces forêts génèrent. Elles constituent l'épine dorsale du tourisme et contribuent de manière significative au commerce.

 

En dépit de tous les avantages écologiques, économiques et sociaux que je viens d’évoquer, la planète perd progressivement des forêts et des écosystèmes qui sont vitaux pour l’existence humaine et animale. Près de 10 Millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année dans le monde. On estime à près de 130 millions d'hectares de forêts disparus en Afrique depuis 1990.

Cette déforestation rapide et à grande échelle a entrainé des changements climatiques majeurs, avec des conséquences dramatiques pour le monde : sécheresse, incendies de forêts, fonte des glaces entrainant des hausses des niveaux des mers et inondations exceptionnelles, glissement de terrains, hausse spectaculaire de température, multiplication des tempêtes destructrices, destruction massive des terres agricoles. Aucun Continent n’est épargné. Toutes ces intempéries se conjuguent dans une lugubre symphonie entrainant la planète dans un cycle infernal d’autodestruction.

L’Afrique est la partie du monde la plus impactée par le changement climatique. Au Tchad mon pays, désertique et sahélien, au Congo, pays de forêts où j’ai vécu, j’ai été témoin des modifications saisissantes de l’environnement, notamment le couvert végétal et le climat, consécutives au changement climatique.

Excellences, Mesdames, Messieurs

L’enjeu majeur aujourd’hui est, non seulement de stopper la disparition des forêts, mais aussi de restaurer celles qui ont disparu et de conquérir d’autres espaces pour en créer des nouvelles.

La reforestation est d’une urgence absolue. L’ébullition climatique à laquelle on assiste est une alerte pour arrêter et inverser la dangereuse tendance qui plane sur le monde.

Notre conférence de ce jour et l’objectif qu’ils visent, s’articule harmonieusement aux initiatives existantes à l'échelle de l'Afrique en matière de Boisement et de Reboisement. Il s’agit entres autres de l'Initiative de Restauration des Paysages Forestiers Africains qui veut restaurer les terres dégradées et déboisées de l'Afrique, de l'initiative de la Grande Muraille Verte, qui a pour objet de renforcer la résilience des terres arides au Sahel, au Sahara et en Afrique australe et qui soutient la restauration d'environ 100 millions d'hectares. De nombreuses autres initiatives se sont engagées sur cette voie de la restauration des forêts.

A cela s’ajoutent une série d’instruments de gestion durable des ressources forestières comprenant notamment la Faune et la Flore sauvages, le Changement climatique et le Développement résilient, la Relance verte, la Biodiversité et l'Économie circulaire.

Comme on le voit, notre continent est suffisamment outillé pour mener le nécessaire combat de la renaissance forestière. L’essentiel de la perte forestière en Afrique étant particulièrement d’origine humaine, ce combat passe par l’application rigoureuse et sans complaisance des textes nationaux et internationaux sur la gestion, la restauration et la protection des ressources forestières ainsi que la préservation des terres dégradées.

Mais ce combat nécessite aussi et surtout des moyens financiers considérables. Malheureusement, le Fonds Vert pour le Climat créé par les Nations Unis en 2009 pour aider les pays les plus vulnérables à lutter contre les effets du changement climatique et la déforestation, n’a pas tenu toutes ses promesses. L’Afrique, qui s’est longtemps nourrie d’alléchants engagements, voit ses espoirs se dissiper à mesure que se dégradent son climat et son environnement.

Ce combat passe enfin par une mobilisation générale de la Communauté internationale. Comme le terrorisme, la lutte contre la dégradation du climat, par son caractère transnational et transcontinental, nécessite une conjugaison des efforts, des énergies et des stratégies.

J'appelle, donc, les États membres et les partenaires de l'Union Africaine à soutenir la mise en œuvre du Cadre de Gestion durable des Forêts, les résultats de cette Conférence afin de sauver nos ressources forestières et par voies de conséquences, nos vies.

Mesdames et Messieurs. Le président Denis Sassou-NGuesso fait preuve d’un admirable leadership sur les questions liées aux forêts africaines, de même qu’il a donné au potentiel forestier africain une visibilité mondiale. Je voudrais, au nom de l’Union africaine, l’en féliciter et l’exhorter à poursuivre son ardent plaidoyer en ces moments d’incertitude climatique.

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

Ressources

février 10, 2022

Agenda 2063 is Africa’s development blueprint to achieve inclusive and sustainable socio-economic development over a 50-year period.

novembre 06, 2024

In a world where every click, every share, and every tweet can broadcast one’s thoughts to a global audience, the digital realm has becom