Une Afrique Unie et Forte

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ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE M. DHOIHIR DHOULKAMAL, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Chargé de la Diaspora et de la Francophonie Et Président en exercice du Conseil Exécutif de l’Union Africaine

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE M. DHOIHIR DHOULKAMAL, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Chargé de la Diaspora et de la Francophonie Et Président en exercice du Conseil Exécutif de l’Union Africaine

février 14, 2024

UNION DES COMORES

Unité – Solidarité – Développement

CEREMONIE D’OUVERTURE

DE LA QUARANTE-QUATRIEME

SESSION ORDINAIRE DU CONSEIL EXECUTIF

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE M. DHOIHIR DHOULKAMAL, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Chargé de la Diaspora et de la Francophonie

Et Président en exercice du Conseil Exécutif de l’Union Africaine

Addis-Abeba, 14-15 Février 2024

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres et chers Collègues,

Excellence Monsieur Moussa Faki MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union Africaine,

Excellences Mesdames et Messieurs les Commissaires, les Chefs d’Organes et de Communautés économiques régionales,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Honorables invités,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais tout d’abord, en votre nom et au mien propre, exprimer mon infinie gratitude au Peuple de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie pour l’accueil convivial et chaleureux réservé à toutes les délégations.

Mes remerciements vont également au Gouvernement éthiopien pour avoir pris les dispositions idoines afin de garantir le déroulement de nos travaux dans des conditions optimales.

A l’orée de cette année 2024, permettez-moi, chers collègues, de vous adresser, ainsi qu’à vos familles respectives, mes meilleurs vœux de santé, de prospérité et de réussite.

Puisse ce nouvel an apporter à notre cher Continent plus de progrès et plus de quiétude pour une Afrique unie, forte et résiliente.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Alors que le terrorisme et l’extrémisme violent continuent de menacer la survie même de certains de nos Etats, une épidémie de changements anticonstitutionnels a secoué le Continent ces deux dernières années, mettant à rude épreuve les progrès en matière de démocratie observés jusqu’ici en Afrique.

La multiplication des foyers de tension, avec le retour des vieux démons de la guerre au Soudan, la persistance de l’insécurité à l’Est du Congo et la guerre civile en Libye, sont autant de défis qui ralentissent considérablement notre élan collectif vers le Développement.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’une de nos Communautés Economiques Régionales les plus dynamiques, en l’occurrence la CEDEAO, est aujourd’hui confrontée au retrait de trois de ses Etats membres, fragilisant ainsi le processus d’intégration économique de notre Continent.

Au-delà de ces défis sécuritaires et politiques, l’Afrique reste la région la plus exposée aux changements climatiques. Si elle ne participe que de façon marginale aux émissions de gaz à effet de serre, elle n'en subit pas moins les répercussions : hausse des températures, sécheresses, érosion des côtes, inondations, etc.

Par ailleurs, pendant que nous étions en train de panser les plaies économiques liées à la pandémie du Coronavirus, la guerre en Ukraine est venue nous rappeler une triste évidence : notre forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière de denrées alimentaires.

En effet, ce conflit armé, qui se situe pourtant à des milliers de kilomètres de l’Afrique, a sérieusement affecté les économies du Continent ; il a notamment provoqué une envolée des prix et des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement des produits de base.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Malgré ce tableau peu reluisant de la situation générale de l’Afrique, nous pouvons, cependant, être fiers des progrès substantiels réalisés en 2023.  

La voix de l’Afrique a, en effet, résonné dans les principales enceintes internationales pour défendre les intérêts supérieurs du Continent. A la COP 28, aux Emirats Arabes Unies, nous avons demandé une transition énergétique plus équitable et le financement des mesures contre le changement climatique, y compris le financement pour l’adaptation. Les pays occidentaux, principaux pollueurs de la planète, se doivent ainsi d’augmenter au profit de l’Afrique les financements de l’action climatique et de la croissance verte.

Il convient de noter ici les spécificités des États côtiers et insulaires, qui méritent un traitement particulier pour leur extrême vulnérabilité face aux changements climatiques. La Déclaration de Moroni, qui a sanctionné la Conférence ministérielle sur l’économie bleue et le changement climatique, tenu en juin 2023 aux Comores, est, à cet égard, une référence incontournable.

Nous allons continuer à plaider pour un soutien à l’initiative de la Grande Muraille bleue, et à une économie bleue à la fois durable et régénératrice d’emplois.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

L’année 2023 est à inscrire dans les annales de l’histoire contemporaine de l’Afrique. Elle marque, en effet, l’aboutissement d’un long combat pour la reconnaissance internationale de l’Afrique en tant qu’actrice majeure du paysage économique mondial. L’adhésion de l’Union Africaine au G20 inaugure une nouvelle ère porteuse d’espoirs et d’ambitions pour les Peuples africains.

Nous n’avons pas non plus ménagé aucun effort pour trouver une issue durable aux différentes crises qui frappent aujourd’hui le Continent.

Au Caire, à Addis-Abeba ou encore à Djibouti, la guerre au Soudan a mobilisé les énergies pour tenter de rapprocher les positions des parties belligérantes. J’ose croire que les deux factions rivales, dans un sursaut patriotique, vont bientôt reprendre les négociations et ainsi abréger les souffrances de la population soudanaise.

Au Sahel, les transitions politiques au Mali, au Niger et au Burkina Faso semblent s’enliser. Et le retrait de ces trois pays du bloc régional n’est pas de nature à favoriser le retour rapide à une normalisation institutionnelle. Il appartient à la CEDEAO d’entamer, dans les meilleurs délais, des discussions franches et sincères avec ses trois Etats membres pour sortir, rapidement et par le haut, de cette situation dommageable aux deux parties.

Excellences

Mesdames, Messieurs

En matière d’intégration régionale, il convient de nous réjouir des avancées positives enregistrées dans le cadre de l’accélération de la mise en œuvre de la ZLECAF, thème de l’année qui vient de s’achever. Je voudrais ainsi adresser mes sincères félicitations aux Etats membres ayant ratifié les instruments nécessaires, et qui ont rendu possible l’opérationnalisation de cette initiative. J’appelle les pays qui hésitent encore à le faire à se joindre à la dynamique pour une Afrique véritablement intégrée. Le Secrétariat de la ZLECAF mérite ici une mention spéciale pour son engagement sans faille envers la libéralisation des échanges au sein de l’espace africain. 

La guerre en Ukraine, comme vous le savez, s’est invitée dans l’agenda de la présidence comorienne de l’Union Africaine, avec son impact sur notre système agricole. Avec certains de ses homologues, le Président AZALI Assoumani a effectué une mission de médiation en Ukraine et en Russie pour tenter de trouver un compromis entre les deux parties.

Dans le cadre de la promotion du genre, le Gouvernement comorien et l’Union Africaine, en partenariat avec le Réseau des Femmes Leaders Africains (AWLN), a lancé en octobre 2023 à Moroni, troisième la Consultation des Femmes Leaders Africaines sur le thème : « Stimuler l’engagement en faveur de l’autonomisation économique des femmes et mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles. »

Cette conférence, prélude à la Troisième Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine sur la Masculinité Positive, a permis d’évaluer les avancées dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique et d’élaborer une feuille de route pour les vingt prochaines années. 

La prochaine étape consiste pour notre Organisation à se doter de la Convention de l’UA pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et des jeunes filles.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

L’Union des Comores, mon pays, vient d’organiser, en janvier dernier, des élections présidentielles et des gouverneurs des îles à l’issue desquelles le Président AZALI Assoumani et les candidats issus de la mouvance présidentielle ont été élus dès le premier tour.

Ce double scrutin s’est déroulé globalement dans un climat de paix et de sécurité, malgré quelques incidents mineurs souvent liés à un retard dans l’acheminement des matériels électoraux.

Nous ne remercierons jamais assez l’Union Africaine et les autres partenaires de l’Union des Comores, qui nous ont accompagnés tout au long de ce processus, aussi bien sur le plan technique, logistique que financier.

Malgré le climat de transparence dans lequel s’est déroulé l’élection, attesté par la Déclaration de l’ensemble des observateurs, certains candidats, contestant le choix souverain du Peuple comorien, ont tenté de semer le chaos par une instrumentalisation honteuse d’une partie de la jeunesse.

Le Président AZALI, fidèle à son esprit d’ouverture et dans une démarche d’apaisement, vient de faire part de sa volonté de collaborer avec toutes les parties prenantes pour construire ensemble l’avenir de l’Union des Comores. Nous espérons que cet appel, lancé aussitôt après la proclamation des résultats définitifs, sera entendu par l’opposition dans l’intérêt supérieur de notre pays.

 Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Tous les acquis enregistrés durant cette présidence comorienne de l’Union Africaine n’auraient jamais été possibles sans l’engagement du Bureau de la Conférence et de la Commission de l’Union Africaine. Je tiens ainsi à leur témoigner ici mon éternelle reconnaissance.

Je voudrais aussi rendre un vibrant hommage au Conseil Exécutif, dont l’implication et la disponibilité nous ont permis d’avancer rapidement dans la mise en œuvre des orientations stratégiques tracées par nos Chefs d’Etat et de Gouvernement.

Je m’incline enfin devant le travail immense du Comité des Représentants permanents, des Comités techniques spécialisés (CTS), des organes et de toutes les structures affiliées à l’Union africaine. Leurs contributions nous ont été d’une très grande utilité dans l’accomplissement de notre mission.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Notre présente session est appelée à se pencher sur des questions majeures, qui concernent l’avenir du Continent, entre autres :

  • L’état de mise en œuvre de la ZLECAF
  • La note conceptuelle et la feuille de route du thème de l’année 2024 portant sur l’Education
  • La participation de l’Union Africaine au G20
  • Les élections des Membres de la Commission de l’Union Africaine
  • Le projet de cadre stratégique et le projet de cadre d’orientation pour les partenariats
  • L’examen des projets d’ordre du jour et de décisions de la
  • Conférence, ou encore
  • L’adoption des décisions de la présente session.

Comme vous le voyez, chers collègues, au vu de cet ordre, nous avons du pain sur la planche. Il nous appartient donc d’examiner ces différents points dans un esprit positif et dans un climat de sérénité pour parvenir à des délibérations tangibles.

Je vous remercie de votre aimable attention et déclare ouverte la 44ème session du Conseil Exécutif de l’Union Africaine.

 

 

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