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Méssage du Président de la Commission de l'Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, à l'occasion de la célébration de la journée panafricaine des femmes 31 juillet 2018

Méssage du Président de la Commission de l'Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, à l'occasion de la célébration de la journée panafricaine des femmes 31 juillet 2018

août 03, 2018

A tous les Citoyens africains,

A toutes les femmes et filles de notre continent,

Addis Abeba, le 31 Juillet 2018 : Cette année, nous célébrons le 56eme anniversaire de la Journée Panafricaine de la Femme sous le thème : « Célébrant un héritage de libération par les femmes panafricaines: faire avancer la lutte pour l'égalité entre les hommes et femmes ».

Je souhaite y apporter un cachet particulier en mettant l’accent sur priorités qui nous interpellent, notamment :

L’éducation des jeunes filles : Les taux d’analphabétisme en Afrique demeurent un goulot d’étranglement pour la prospérité de notre continent tout entier. Une éducation de qualité, dont l’accès est universel et paritaire a tous les niveaux ne devrait plus donc être une aspiration, mais la norme inconditionnelle dans tous nos pays. Selon le rapport sur le partenariat global pour l’éducation, chaque fille qui complète l’éducation secondaire contribuerait à réduire la mortalité infantile de 70%, augmenterait de 25% le revenu familial et 12 million d’enfants serait épargné de la malnutrition. L’éducation de la fille n’est pas une option mais une condition indispensable au Development et à la stabilité de notre continent. L’analphabétisme n’a plus sa place dans nos sociétés.

L’engagement effectif des hommes : La libération de notre continent a été le fruit de l’effort collectif de tous nos citoyens, hommes et femmes y compris tel que témoigné par le mouvement Panafricain des Femmes avec à sa tête l’Organisation Panafricaine des Femmes (l’OPF). Le changement de paradigme pour la condition féminine sera également le résultat d’un combat collectif avec un engagement avéré de nos frères aux cotes de nos sœurs. Ce combat, j’en fais mien et invite tous mes frères à nous soutenir car l’amélioration de la condition de la femme est non seulement un droit universel, mais aussi une nécessité pour la prospérité de notre continent. La désignation de S.E Président Nana Akufo Addo de la République du Ghana comme Leader Africain sur l’Egalite entre les hommes et femmes et l’Autonomisation de la femme est le témoignage de notre engagement à rallier les hommes à notre cause.

La parité dans toutes les instances de prise de décision : L’Afrique est aujourd’hui le leader mondial de la représentation des femmes dans les Parlements et d’importants progrès sont en cours dans plusieurs institutions internationales tel que les Nations Unies. Nous nous en félicitons. Cependant, les taux de représentation des femmes dans les structures de prise de décision tant dans le secteur public que le prive demeurent largement en dessous de notre cible collectif de 30% et affiche une tendance plutôt de déclin. Ce constat est triste et l’exemple de la Commission de l’Union africaine ou 50% des décideurs sont des femmes, et d’ici 2025 la parité sera la norme dans toutes fonctions de notre institution devrait dorénavant servir de boussole continentale. Chères sœurs et filles d’Afrique, engagez-vous davantage afin de prendre votre place autour de toutes les tables de prise de décision dans notre continent.

L’autonomie financière et la croissance des entreprises féminines : La pauvreté, dans notre continent, continue à revêtir un visage féminin et se traduit non seulement en pertes économiques considérables mais affiche une tendance vers la féminisation de la migration. Selon les derniers rapports mondiaux, l’autonomisation économique effective de la femme, pourrait augmenter le PIB du continent d’au moins 12% ou $300 milliards d’ici 2025[1]. C’est dans cette optique qu’en 2019, en collaboration avec les Nations Unies et le réseau de Femmes Leaders d’Afrique, je vais lancer le Fonds d’investissement pour les entreprises féminines et invitent tous nos partenaires multilatéraux et du secteur prive à nous appuyer dans sa mise en œuvre.

La fin a toutes formes de violence à l’endroit des femmes et filles : Aucune culture or religion ne tolère la violence à l’ endroit de son prochain et plus particulièrement les femmes. Hélas, notre continent enregistre les taux de violence à l’endroit des femmes les plus élevés au monde et plus de 40% sont victimes d’abus domestiques et les conflits continuent à leur ravir leur dignité et sécurité. Plus de 50% des filles sont mariées enfants et 500 millions sont à risque de mutilation génitale. En collaboration avec nos partenaires, en plus de nos campagnes de lutte contre le mariage des enfants et la mutilation génitale féminine, la Commission va lancer une campagne continentale pour mettre fin à la violence faites aux femmes et filles et je vous invite à vous en approprier.

L’héritage que nous ont laissé nos mères et sœurs fondatrices de l’OPF, est une richesse dont la valorisation sera le résultat d’actions concrètes et pérennes. Le 31 Juillet 1962, nos mères et sœurs fondatrices de l’OPF se sont mobilisées pour la libération du contient, a l’occasion de ce 56eme anniversaire, je nous invite tous à nous mobiliser pour la prospérité, la paix, la sécurité et la promotion de l’égalité entres les hommes et femmes dans notre continent.

La lutte continue et tel qu’envisagé par l’Agenda 2063 et la nouvelle stratégie de l’Union africaine sur l’Egalite entre hommes et femmes récemment adoptée par l’Assemblée des Chefs d’Etat et de Gouvernement, cette aspiration deviendra une réalité pour nos mères et sœurs.

Bonne fête de la Femme Panafricaine !

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