NEW YORK, LE 24 SEPTEMBRE 2018

Excellence Monsieur Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud,
Excellences Mesdames Messieurs les chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire général des Nations unies,
Distingués invités,
Mesdames Messieurs,

La vie, le combat, l’œuvre et le symbole de Mandela dépasse nos imaginations. Cette vie, d’une richesse inégalée, restera l’incarnation d’une plénitude d’accomplissements. Les mots resteront toujours faibles pour la cerner. Elle a jeté ses lumières, comme tout le monde le sait dans cette salle et au-delà, dans toute parcelle de la planète où la soif de paix, de liberté et d’égalité a asséché les esprits et hanté les hommes.

C’est en remembrance de tout cela et de bien d’autres choses encore que le Sommet des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine a décidé, en janvier 2014, de déclarer 2014 – 2024 Décennie Nelson Mandela en Afrique. Dans cette lignée, le 30ème Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de janvier 2018 a convenu de célébrer 2018 comme année du centenaire de la naissance de Mandela.

Subséquemment, le Sommet de juillet 2018 a soutenu la tenue du Sommet de la paix en marge de l’actuelle session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Dans le même esprit, l’Assemblée générale décida, le 21 décembre 2017, de convoquer une plénière de haut niveau centrée sur la paix, pour marquer le centenaire de la naissance de Mandela. Une fois encore, les Nations unies et l’Union africaine convergent, avec enthousiasme, sur l’importance qu’il y à marquer et à honorer ensemble le centenaire de la naissance du géant.

Grandi dans les souffrances, l’épreuve et l’adversité, ce géant de l’histoire moderne de l’Afrique et du monde a consacré sa sagesse, son courage, son intelligence, sa pensée, son éthique, son humanisme et toute sa foi à la liberté et à la dignité de l’homme dans ce qu’elles ont, toutes les deux, de noble et d’élevé.

Il en a été ainsi non seulement, évidemment, de l’homme noir, mais aussi de l’homme tel qu’il se confond à l’histoire et que celle-ci se confond à lui.

Nous célébrons aujourd’hui ce centenaire de sa naissance, certes dans la douleur de sa perte physique, mais aussi dans la fierté de l’avoir eu comme symbole suprême de l’homme africain et comme source d’inspiration inépuisable pour les toutes les générations.

La vraie dimension de Madiba n’est pas seulement sa ténacité, son courage et sa détermination, ni même sa transcendance des fragilités de l’être humain telles qu’il les décrivait (égoïsme, esprit de revanche, incapacité de pardonner), mais, plus que tout, son dévouement et son engagement en faveur de l’humanisme, de l’universel. Il est entré dans l’histoire, a fait l’histoire et pérennisé le temps historique africain.

A un moment où le multilatéralisme subit des attaques de toutes parts, et où l’on assiste à la montée des égoïsmes et de l’intolérance, du repli sur soi et du rejet de l’autre, la célébration de la naissance de Madiba sonne dans nos vies comme l’appel le plus poignant à la liberté, à la solidarité et à la paix entre les hommes.

Que nous aurait-il dit aujourd’hui face à nos défis et angoisses de toutes sortes? Il ne nous dirait certainement pas de céder à la fatalité. Il ne nous dirait assurément pas d’abandonner notre combat pour la vie. Il ne nous dirait pas non plus de résoudre nos conflits par le feu et le sang et, encore moins, par la haine, l’exclusion, la répression et l’oppression de l’autre. Mais bien au contraire, il nous inviterait à redoubler d’efforts, à oser lutter, à oser vaincre.

Excellences,
Mesdames Messieurs,

Je voudrais, en ce moment plein d’émotions, dans ce haut lieu de rencontre des décideurs de la planète, exprimer l’indéfectible attachement de l’Afrique aux valeurs universelles que Madiba a incarnées, qu’il a léguées et pour lesquelles il a donné, pour toujours, le meilleur de lui-même.

Notre hommage à l’immortelle icone transmet aussi le message vibrant d’estime et de considération pour tous les combattants de la liberté, partout dans le monde.
Il est heureux, à cet égard, de voir que les héritiers du grand homme dans cette nation arc-en-ciel, l’Afrique du Sud, qui l’a enfanté, restent passionnément attachés à son message universel et, plus que jamais, décidés à perpétuer son héritage.

Je vous remercie.