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Discours de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de l'Union Africaine Prononcé par S.E. Monique Nsanzabaganwa, Vice-présidente de l'Union africaine à l'occasion de la 43ème session ordinaire du Conseil exécutif

Discours de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de l'Union Africaine Prononcé par S.E. Monique Nsanzabaganwa, Vice-présidente de l'Union africaine à l'occasion de la 43ème session ordinaire du Conseil exécutif

July 13, 2023
  • Excellence, Monsieur DHOIHIR Dhoulkamal, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé de la Diaspora et de la Francophonie de l'Union des Comores, Président du Conseil exécutif
  • Excellency, Cabinet Minister Albert Mutua, notre hôte
  • E. Ahmed Bin Abdulaziz Kattan, ancien Ministre d’Etat, conseiller de la Cour Royale du Royaume d'Arabie Saoudite en charge de l’Afriqu
  • Mesdames et Messieurs les ministres, membres du Conseil exécutif
  • Mesdames et Messieurs les Commissaires
  • Monsieur le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique
  • Mesdames et Messieurs les chefs des Missions diplomatiques
  • Monsieur le Président de la Banque africaine de Développement
  • Mesdames et Messieurs les secrétaires généraux /exécutifs des Communautés économiques régionales et des Mécanismes régionaux
  • Mesdames et Messieurs les chefs d’Organes

Mesdames et Messieurs

J’ai l’honneur de vous présenter les sincères excuses de SE Monsieur le Président qui se trouve en ce moment au Caire où il prend part au sommet des États voisins du Soudan qui vit une très grave crise pour le pays lui - même, pour tous ses voisins et pour l’Afrique tout entière.

Il sera avec nous demain et sera très heureux de prendre part à nos travaux, bien évidemment.

Excellences

Cette 43ème session ordinaire du Conseil exécutif nous offre, une fois de plus, l’opportunité de nous rencontrer et d’échanger sur l’état d’avancement des programmes et projets de l’Union, et d’évaluer le niveau de mise en œuvre des décisions pendant l’inter session.

Mais, avant d’en venir à ces questions de fond, permettez-moi de saluer S.E. William RUTO, président de la République, son gouvernement et tout le peuple frère du Kenya pour tous les efforts déployés en vue de la tenue de la présente réunion. J’ai pris la mesure du sacrifice consenti par le Kenya dans un environnement économique particulièrement difficile et je me félicite de la qualité de l’accueil ainsi que des conditions de travail qui nous sont offertes. Je suis sûre qu’elles contribueront à faciliter nos délibérations.

Excellences

Mesdames et Messieurs

Vous le savez tous, le contexte international, marqué par d’importantes mutations géopolitiques et économiques, a généré des effets négatifs significatifs au niveau mondial, avec un retentissement particulièrement néfaste sur les économies de nos Etats membres. Si, à cette situation géoéconomique nous ajoutons la dégradation de l’état sécuritaire caractérisé par les conflits, la montée en puissance du terrorisme et l’expansion de l’extrémisme violent, nous obtenons un tableau global du continent qui ne prédispose pas à une mise en œuvre optimale de nos programmes et projets de développement.

Pourtant, les Etats membres, dans un volontarisme qu’il convient de saluer, sur fond de résilience et de foi en l’avenir, ont continué, sans relâche, à apporter aux différents organes de l’Union, les moyens de faire avancer l’agenda du continent. C’est dans cette même logique que je me propose, dans la suite de cette intervention au nom du Président de vous présenter le bilan des activités de la Commission et des autres organes de l’Union exécutées conformément aux décisions pertinentes de votre honorable Conseil exécutif.

Le rapport du Comité des Représentants permanents (COREP) qui vous sera présenté par le président du COREP donne une vue d’ensemble des activités conduites pendant l’intersession. A chacune des questions examinées, il apporte des informations relatives à ce qui a été fait, ce qui reste à faire et aux défis à relever pour assurer la continuité de notre marche vers l’objectif final.

Je vais revenir sur certaines de ces questions pour en souligner les dimensions les plus saillantes.

Excellences

Mesdames et Messieurs

Le thème de l’année 2024 porte sur l’éducation. Retenu au terme du Sommet mondial sur l’éducation tenu en marge de la 77ème assemblée générale des Nations unies au mois de septembre 2022, ce thème centré sur l’Afrique, est libellé comme suit : « Eduquer une Afrique adaptée au 21ème siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, qualitatif, tout au long de la vie et pertinent pour l’Afrique ».

Comme vous pouvez en juger par vous-mêmes, il s’agit d’un appel à changer radicalement de paradigme éducatif en Afrique, passer de l’ancien paradigme axé sur l’acquisition des savoirs théoriques souvent sans lien avec nos réalités, à la conquête de nouveaux savoirs obéissant à une logique d’action face aux problèmes existentiels. Il s’agira de doter nos apprenants de flexibilité intellectuelle, de leur inculquer le goût de la recherche scientifique dans l’heureuse perspective de l’avènement d’une nouvelle Afrique en pleine mesure de se prendre en charge en produisant, la plus grande partie de biens et services dont elle a besoin.

C’est au prix d’un tel changement de paradigme éducatif que l’Afrique pourra véritablement s’affirmer aussi bien à ses propres yeux que sur l’échiquier mondial. Le défi est grand, mais nous devons nous préparer à le relever.

S’agissant de la Zone de libre-échange continentale africaine, sa mise en œuvre s’est poursuivie à un rythme satisfaisant comme l’atteste l’adoption des protocoles sur l’investissement, la concurrence et la propriété intellectuelle. Les protocoles en cours de finalisation portent sur le commerce numérique et sur l’implication des femmes et des jeunes dans le commerce.

L’accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf reste liée à l’opérationnalisation du Fonds d’ajustement de la ZLECAf, de l’aboutissement des négociations sur les règles d’origine, du renforcement des infrastructures par l’approche des corridors, l’implication du secteur privé, pour ne citer que ceux-là.

Excellences

Mesdames et Messieurs

Le processus de réforme est entré dans sa phase d'achèvement. Les deux volets pendants, en attente de finalisation, portent d’une part sur la révision des mandats et des structures des organes et institutions et d’autre part sur la division du travail entre l'Union africaine, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux et les États membres. Une retraite conjointe Commission-COREP avait été organisée à Kigali au Rwanda du 8 au 9 juin 2023 pour évaluer le niveau de réalisation des deux volets mentionnés plus haut.

Les observations et commentaires issues de la retraite sont actuellement en cours d’intégration dans le rapport sur ces deux volets. Au terme de sa consolidation, ce rapport fera l’objet d’une présentation pour validation par le conseil exécutif, avant d’être soumis à l’examen de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement en février 2024.

En même temps la volonté de l’Union de mettre en œuvre les recommandations des phases antérieures de la réforme continue de faire ses preuves. Je peux citer par exemple, la nouvelle structure de la Commission de l’Union africaine qui a débuté par la mise en place d’une nouvelle commission réduite de dix à huit membres et s’est poursuivi avec les recrutements sur les postes managériaux et postes critiques, en voie de finalisation. Le personnel existant a été soumis à l’évaluation des compétences à travers le processus SACA. La Commission a fait des propositions de placement sur base des résultats de l’évaluation qui, malheureusement, semblent mis en suspens. Nous exhortons cet auguste assemblé à réitérer l’engagement qui est le vôtre de voir ce processus parachevé sans délais ni conditionnalités, cette année, pour sortir la Commission et son personnel d’une situation précaire susceptible d’affecter son rendement.

La dimension financière de la réforme a également enregistré des avancées aussi bien dans la consolidation du financement de l'Union que dans l'amélioration de l'efficacité de la conception et de l’exécution du budget. En effet le budget de fonctionnement de l’Union africaine est financé à 100% par les Etats membres tandis que le budget programme l’est à 12% pour le compte des Etats membres ou 24% si on inclut la contribution croissante des institutions africaines comme la BAD et l’AFREXIM Bank. C’est ici le lieu propice de leur exprimer notre profonde gratitude. En même temps, le Fonds pour la paix a bénéficié de la part des Etats membres d’une contribution à hauteur de 330 millions de dollars américains, très proche de la cible de 400 millions de dollars, envisagée pour être atteinte en 2025.

En dépit de ces progrès, le problème de la soutenabilité du financement de l’Union africaine reste posé alors que les mesures préconisées telle que le prélèvement de 0.2% ou autre mécanisme similaire n’a pas enregistré de nouveaux adhérents depuis quelques années. Face aux difficultés de trésorerie qu’éprouvent nos Etats membres à raison de la conjoncture économique mondiale, nos ambitions devraient être redimensionnées pour les ajuster à nos contraintes budgétaires. Ce faisant, il est impératif que nous trouvions un équilibre entre le fonctionnement harmonieux de l’Union dans la poursuite des objectifs qui lui sont fixés et les difficultés financières auxquelles font face les Etats membres.

Vous examinerez le projet du budget au titre de l’année 2024 et vous verrez comment sauvegarder cet équilibre indispensable à la poursuite de l’exécution de nos différents engagements.

Excellences

Mesdames et Messieurs

La gestion des partenariats, en raison de l’interdépendance qui caractérise aujourd’hui les relations entre les Etats pris individuellement et les ensembles régionaux ou mondiaux, occupe une place importante dans la promotion internationale de l'Afrique. Nous sommes ici fortement interpellés à une extrême vigilance quant à nos intérêts. Notre liberté, notre dignité et notre indéfectible attachement au principe d’égalité et de respect mutuels doivent rester sacrés. Cette vigilance critique s’est traduite dans votre décision prescrivant l’élaboration d’un document-cadre à la finalité clairement établie : donner une orientation précise à nos partenariats, présents et à venir.

Ce document cherche à apporter une valeur ajoutée à la gestion des partenariats quant au rôle des acteurs, de la participation des Etats membres, du suivi et de mise en œuvre. Au-delà cependant de cette rationalisation de la gestion des partenariats, il nous faut continuer de réfléchir sur les enjeux géostratégiques des partenariats pour nous assurer de leur efficacité par rapport à nos objectifs contenus dans l’Agenda 2063.

Et à propos de cet Agenda 2063, il est à rappeler que l’évaluation de la première décennie de mise en œuvre a été finalisée et les enseignements qui en ont été tirés ont servi à préparer la mise en œuvre de la deuxième décennie selon un processus participatif ouvert aux Etats membres, aux acteurs du secteur privé et de la société civile.

Initialement prévus pour être présentés lors de la retraite conjointe mentionnée plus haut, les deux rapports relatifs respectivement à la première et à la deuxième décennie de mise en œuvre de l’Agenda, vous seront présentés au cours d’une retraite des membres du Conseil exécutif prévue à Kigali au Rwanda en octobre 2023.

Je suis convaincue que cette session consacrera un pas de plus dans notre continuel progrès vers des lendemains meilleurs pour nos peuples et pour notre continent.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

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