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Discours de Madame la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance du Bénin, Consultation ministérielle virtuelle de l’UA en préparation de la soixante-cinquième session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme (CSW65)

Discours de Madame la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance du Bénin, Consultation ministérielle virtuelle de l’UA en préparation de la soixante-cinquième session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme (CSW65)

February 26, 2021

• Son Excellence, Monsieur Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union Africaine ;
• Son Excellence, Monsieur Kwesi Quartey, Vice-Président de la Commission de l'Union africaine ;
• Chèr(e)s Mesdames/Messieurs les Ministres de l’Union Africaine (UA) en charge du genre et des affaires féminines ;
• Madame Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union Africaine pour les femmes, la paix et la sécurité ;
• Madame la Présidente de l’Organisation Panafricaine des Femmes ;
• Monsieur le Directeur du Centre de service régional pour l'Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement ;
• Madame la Directrice régionale, Représentante d’ONU Femmes pour l'Afrique orientale et australe ;
• Madame la Représentante d’ONU Femmes auprès de la Commission de l'Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique ;
• Madame la Directrice régionale d’ONU Femmes pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre ;
• Madame la Directrice régionale du Bureau régional d’ONU femmes pour les États arabes ;
• Madame la Directrice exécutive du Réseau de développement et de communication des femmes africaines, Représentante des OSC ;
• Madame la Présidente du Réseau des jeunes de la Campagne Le Genre est Mon Agenda (GIMAC), Représentante des jeunes ;
• Madame la Directrice de la Division du Genre, de la pauvreté et des politiques sociales de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique ;
• Madame la Directrice adjointe, développement panafricain et régional de l’Ambassade du Canada ;
• Madame la Directrice par intérim de la Direction de la Femme, du Genre et du Développement à la Commission de l’Union Africaine ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Communautés Économiques et Régionales ;
• Mesdames et Messieurs les Représentant(e)s des Agences du Système des Nations Unies ;
• Mesdames et Messieurs les Représentant(e)s des partenaires au développement ;
• Mesdames et Messieurs les Experts des ministères en charge du genre et des affaires féminines ;
• Mesdames et Messieurs,

C’est un réel plaisir pour moi de nous voir encore réunies ce jour pour la consultation ministérielle de l’Union Africaine en préparation de la 65e Session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme (CSW65).

En ma qualité de Présidente du Comité Technique Spécialisé, permettez-moi de souhaiter la bienvenue à mes cher(e)s collègues ministres et à leurs délégations, et de vous remercier d’avoir répondu présents à cette réunion virtuelle. Qu’il me soit également permis de remercier la Commission de l’Union Africaine pour avoir organisé cette importante rencontre virtuelle qui permettra d’une part, de lancer la Stratégie de l’Union Africaine pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (GEWE) et d’autre part, d’examiner et d’adopter la position commune africaine pour la CSW65.

Mes sincères remerciements vont également aux Experts qui ont travaillé durant deux jours sur les thématiques prioritaires de la CSW65 afin d’en retenir les éléments constitutifs de la position commune pour la région de l’Afrique.

Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
La 65e session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme (CSW65) se tiendra à New York du 15 au 26 mars 2021. Elle a pour thème prioritaire : « Participation pleine et effective des femmes à la prise de décisions dans la sphère publique et élimination de la violence, réalisation de l’égalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ».

Ce thème jette les projecteurs des instances internationales sur la place qui est réservée aux femmes et aux filles dans le partage des rôles et des responsabilités dans nos sociétés. C’est une invite à la justice sociale dans les rapports de pouvoirs en vue d’un accès des femmes au contrôle des ressources. La justice sociale, l’équité, l’égalité entre les sexes, constituent une condition fondamentale de la coexistence pacifique et prospère des hommes et des femmes au sein des nations et entre les nations elles-mêmes. Nous servons la justice sociale lorsque nous défendons l’égalité des sexes et que nous travaillons à innover pour lever les obstacles qui empêchent la participation des femmes aux instances de prise de décisions. L’un de ces obstacles majeurs se trouve être la violence faite aux femmes et aux filles

Il est important de savoir que les violences faites aux femmes et aux filles ne sont pas anodines. Elles sont plutôt lourdes de conséquences. Elles causent des traumatismes physiques et des dommages psychologiques irréversibles chez la femme, la fille et même chez les garçons et sont du coup inhibitrices des efforts de développement et de réduction de la pauvreté dans nos pays.

Comme vous le savez, la CSW65 s’organise dans un contexte de crise sanitaire de la pandémie de la Covid-19 dont les conséquences affectent les hommes et les femmes différemment. Bien qu’elle ait causé d’énormes pertes en vies humaines dans toutes les catégories sociales et dans le monde entier, la pandémie a eu un impact disproportionné sur le bien-être socio-économique des femmes et des filles. Cette situation menace d’inverser les acquis durables en matière de promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes.

À cet effet, même si les chiffres ne nous permettent d’affirmer que la pandémie favorise les violences exercées sur les femmes, il est de même signalé que le nombre des victimes de violences basées sur le genre augmente dans nos pays. Cela est d’autant plus préoccupant que les mesures de confinement en riposte à la pandémie conduisent à un accès limité aux services de protection juridique et de sensibilisation. La plupart des audiences devant les tribunaux sont suspendus. Les ordonnances judiciaires sont considérablement retardées et la majorité des centres d’aide juridique sont fermés. Il y a aussi le débordement des services de santé publique qui ne favorise guère la prise en charge des survivantes des violences.

Mesdames et Messieurs,
Face aux inégalités de genre aggravées ces dernières années du fait de la crise sanitaire ou non, et qui inhibent les efforts de participation des femmes à la vie publique et aux instances de prise de décision dans nos pays, il est indispensable que nos Gouvernements prennent des mesures innovantes et efficaces en riposte à la situation. Ces mesures doivent être en arrimage avec la Stratégie genre de l’Union Africaine et de la Stratégie GEWE que nous venons ensemble d’adopter. Elles doivent permettre d’autonomiser les femmes tout en limitant les effets traumatisants de la pandémie sur leur vie quotidienne. Ces mesures pourraient mettre un accès particulier sur l’accès aux droits sexuels et reproductifs, la prise de textes législatifs d’incitation au positionnement des femmes aux postes électifs et nominatifs et la mise en place de filets sociaux de sécurité. Il donc important pour nous, responsables des questions du genre dans nos gouvernements, d’insuffler la dynamique au regard des décisions prises ici ensemble afin de définir des actions à opérationnaliser à court et à moyen termes afin de réaliser la vision souhaitée. Cela est donc de notre devoir de nous battre pour l’instauration de la justice et de l’égalité dans nos sociétés.

Je voudrais terminer mes propos en nous exhortant à encore plus d’efforts pour atteindre nos objectifs communs en matière d’autonomisation des femmes et d’égalité de genre en Afrique.

Ensemble pour une participation pleine et effective des femmes à la vie publique et à la prise de décision !
Vive l’Afrique !
Je vous remercie.

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