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Discours de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine à l’Occasion de la Quarante-Quatrième Session Ordinaire du Conseil Exécutif

Discours de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine à l’Occasion de la Quarante-Quatrième Session Ordinaire du Conseil Exécutif

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February 14, 2024

Monsieur le Président du Conseil exécutif,

Mesdames et Messieurs Membres du Conseil exécutif,

Monsieur le Président du Comité des Représentants permanents,

Madame la vice-présidente de la Commission,

Mesdames et Messieurs les Commissaires,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité des Représentants permanents,

Mesdames et Messieurs les chefs des différents organes et agences de l’Union africaine,

Madame et Messieurs les Secrétaires exécutifs des Communautés économiques régionales et Mécanismes régionaux,

Mesdames et Messieurs les chefs de Bureau de liaison des Communautés économiques régionales auprès de l’Union africaine,

Mesdames et Messieurs,

C’est toujours pour moi un moment de grande joie que de me trouver parmi vous, surtout que cette année qui s’achève nous n’avions pas eu autant d’opportunités que nous en avions eu par le passé. Ainsi la solennité de l’instant ne fait qu’ajouter à sa charge émotionnelle. 

Avant de m’essayer à l’évocation de quelques aspects saillants du bilan de l’année 2023 et des points marquants de votre riche ordre du jour, j’aimerais, car il est toujours temps, vous présenter mes vœux les meilleurs à vous-mêmes, à vos familles et à vos États et vos peuples.

Que cette nouvelle année 2024 nous apporte santé, prospérité et renforce notre engagement commun pour la construction d’une Afrique résiliente et profondément ancrée dans la dynamique d’un développement inclusif et durable.

Monsieur le Président,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

La conjoncture africaine et internationale ne cesse, jour après jour d’accroître nos préoccupations, nos angoisses et notre amertume. La violence sous ses formes les plus barbares serait-elle en train de s’installer définitivement comme unique moyen de résolution des différends ? Dans une ère qui n’a cessé de se réclamer des valeurs et principes dits démocratiques, il est paradoxal et profondément choquant que le recours à la violence aveugle soit acceptée dans le silence et l’amnésie de presque toutes les grandes puissances du monde.

Les auteurs de tels graves reniements étalent avec condescendance et mépris à l’encontre des exigences minimales du droit international et du droit international humanitaire leurs forfaits.

Les souffrances du peuple palestinien, spolié de ses droits fondamentaux à la liberté et à la constitution d’un État viable et souverain se doublent sous nos yeux d’une guerre d’extermination sans nom dans l’histoire.

 Nous avons, aux premières heures de cette guerre et des atrocités innommables qui l’accompagnent, appelé à la cessation des hostilités, à la libération de tous les otages et prisonniers et à l’engagement résolu pour une solution politique fondée sur le principe des deux États vivant en paix et en respect du droit international, dans la sécurité totale des peuples palestinien et israélien, et de tous les peuples de la région.  

La paix et la sécurité ne sont possibles qu’avec la justice et la reconnaissance des droits fondamentaux de tous. Je voudrais ici me féliciter de la décision de la Cour Internationale de Justice et saluer le ferme engagement de la République d’Afrique du Sud à cet effet.

Ce foyer incandescent au Moyen-Orient cohabite malheureusement avec d’autres pôles de graves tensions en Ukraine, en mer Rouge et dans l’océan Pacifique pour ne citer que ceux-là. De tels conflits meurtriers et menaçants pour la paix mondiale, ajoutés à la rémanence des effets dévastateurs de la covid-19 et des insupportables injustice du système international actuel, assombrissent le double climat économique et sécuritaire international.  

Bien évidemment, les contrecoups de cette donnée géopolitique mondiale atteignent notre continent qui, lui aussi, malheureusement, affronte de graves situations de conflits armés, qu’il s’agisse du Soudan en flammes et en dévastations inouïes, de la Somalie toujours soumis à la menace djihadiste dans une situation de la Corne de l’Afrique qui ne cesse de préoccuper, des grands lacs avec la sempiternelle tension à l’Est de la RDC, de la Libye divisée et constamment exposée à l’instabilité, du Sahel toujours exposé au péril terroriste. Ce péril va être aggravé par le vide créé par le retrait des Nations unies et la dénonciation des accords d’Alger entre le gouvernement malien et les mouvements armés.

La résurgence des coups d’État militaires, les violences pré et post électorales, les crises humanitaires liées à la guerre et/ou aux effets du changement climatique, sont autant de très grandes sources d’inquiétudes pour nous.  Ils menacent gravement de ternissement les signes d’émergence de l’Afrique dont nous sommes fiers. 

Au moment où tous ces drames tuent en grands nombres et jettent des milliers de gens dans la précarité et la misère, se déroule un autre nouveau phénomène d’affaissement de nos institutions de gouvernance régionale et continentale, celui qui frappe presque toutes les communautés économiques régionales. Ce que volontiers certains appellent le mal des CER inquiète sur le sort de l’organisation continentale puisque les CER en sont les piliers.

Je me pose la question et vous la pose. Depuis quand et pour combien de temps l’édifice tiendra - t- il et résistera- t- il a l’affaissement de ses piliers, de ses fondations ?  

Excellences, Mesdames Messieurs,

C’est dans ce contexte que la première décennie de l’agenda 2063 a pris fin. L’évaluation qui en a été faite est mitigée. Les ombres et les lumières s’y entremêlent. Nous aurons ensemble à en démêler l’écheveau lors de ces assises. 

Dans le contexte décrit, les conditions n’ont pas été à l’évidence favorables pour une réalisation optimale des objectifs fixés au titre des différents programmes, tant de contraintes et d’incertitudes ont obscurci l’horizon.

Ce sont davantage ces incertitudes qui doivent retenir notre attention, aiguiser notre sens d’anticipation. Ainsi devons-nous nous préparer à affronter l’inconnu à l’aune d’une approche faite de rationalité et de prudence, au moment où nous lancerons la deuxième décennie de l’Agenda 2063.

Aussi voudrais-je, dans une esquisse ramassée du bilan qui fait l’objet de mon rapport annuel au Sommet, m’attarder plus spécifiquement sur les efforts déployés dans les domaines que sont la réforme institutionnelle, quelques aspects de la vie de certains organes et agences spécialisées, la gestion budgétaire, financière et administrative ainsi que sur l’épineuse question de l’évaluation des performance du personnel connue sous son acronyme anglais de SACA, et conclure avec une ou deux remarques sur notre partenariat stratégique. 

Excellences, Mesdames Messieurs,

La réforme institutionnelle en cours au sein de l’Union africaine vise à rendre celle-ci plus performante et plus apte à relever les défis d’un monde en pleine mutation. Les raisons qui l’ont justifiée hier restent encore valables aujourd’hui. Les bouleversements d’ordre géopolitique, géoéconomique et géostratégique en cours sur la scène mondiale la rendent incontournable. Où en sommes-nous rendus depuis la dernière session du Conseil exécutif tenue à Nairobi au Kenya en juillet 2023 ?

Concernant la finalisation de la réforme des organes, il me plaît d’informer le Conseil que 42 entités ont fait l’objet d’un traitement approfondi par une firme de consultants en étroite collaboration avec l’Unité de réforme, l’ensemble de la Commission et les équipes dirigeantes de ces entités. Je me suis fait le devoir de transmettre le rapport final concernant ces 42 entités au président du COREP en date du 13 octobre 2023. A ce jour, force est de constater qu’aucune de ces entités n’a fait l’objet d’un rapport circonstancié à présenter au Conseil exécutif. Je reviendrai sur ce point lors de la présentation du rapport de la Commission sur la réforme institutionnelle.

Concernant la division du travail entre l’Union africaine, les Communautés économiques régionales, les Mécanismes régionaux et les Etats membres, j’ai présidé hier une réunion du Comité de coordination regroupant le Président de la Commission, les chefs exécutifs des CER et de l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD pour déterminer les modalités de la finalisation du processus. Je voudrais ici relever que la division du travail dans les domaines des affaires politiques, de la paix et de la sécurité ainsi que du commerce a été finalisée et approuvée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine depuis trois ans. Il me semble indiqué de passer immédiatement à la mise en œuvre dans ces trois domaines sans plus attendre la soumission du rapport sur les cinq secteurs restants qui concernent davantage des domaines techniques. La situation de crises multiples et multiformes actuelle sur notre continent commande cette accélération.

Le Champion de la réforme, Son Excellence Paul Kagame, Président de la République du Rwanda et moi-même en rendrons fidèlement compte au sommet. Nous aurons aussi dans le même esprit de transparence à souligner les insuffisances et les pas qui restent à franchir pour que nos leaders nationaux prennent en ce qui les concerne les décisions idoines. 

Monsieur le Président,

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Il me semble indiqué de rappeler que la situation de certains organes et agences spécialisées nous a fortement interpelés. 

Le Parlement panafricain s’est, à nouveau, replongé dans son malaise récurrent. Cette récidive m’a amené à prendre des mesures conservatoires afin de soustraire cet important organe de l’Union des suspicions d’incurie qui ne devraient jamais être son lot. L’analyse des dérives cumulées depuis la création du PAP en 2004 met en cause l’ambiguïté qui caractérise certaines dispositions du Protocole portant création de cet organe. Cette ambigüité fournit un terreau fertile aux interprétations intéressées mises au service d’ambitions parfois personnelles et de positions partisanes, contraires aux conditions concourant au rayonnement du PAP.

A ce titre, je voudrais prier le Conseil exécutif de prendre ou de suggérer toutes les mesures appropriées en vue de faire lever l’ambigüité qui pèse sur certaines des dispositions du Protocole créant le PAP, ou à tout le moins, d’appeler à la ratification urgente du Protocole de Malabo supposé apporter les corrections nécessaires mais qui souffre de l’absence de son entrée en vigueur. Dix ans après son adoption, il est encore à 16 ratifications alors qu’il en faut 28.

Dans le sillage des recommandations du COREP, il est urgent d’appeler à pourvoir aux poste vacants au sein du bureau du PAP et permettre un fonctionnement régulier de l’institution. Il est tout aussi urgent d’appeler à un audit au regard de l’ampleur des problèmes administratifs et financiers relevés.

Certaines agences spécialisées requièrent votre haute bienveillance. 

L’opérationnalisation du CDC à l’aune de son Statut et de sa nouvelle structure mérite un accompagnement renforcé dans le strict respect des textes gouvernant la gestion administrative et financière de l’Union. L’excellence de ses résultats obtenus notamment lors de la crise de la COVID doit demeurer une référence pour toutes les questions de santé émergentes dans le continent. 

Il est essentiel que nous soyons vigilants lorsque nous créons des entités nouvelles de nous assurer de leur régularité au regard de notre dispositif juridique et de nos capacités financières à les soutenir.

L’opérationnalisation de l’agence africaine des médicaments et de l’agence humanitaire devrait nous inciter à davantage de prudence.

Dans le panorama des progrès accomplis, il faut se féliciter de l’effectivité du Fonds de la Paix. Il est heureux de constater que son opérationnalisation est désormais presque au point. Son secrétariat et son Conseil d’administration sont aujourd’hui à même de passer à l’application de leur programme de mobilisation des ressources pour des objectifs financiers plus ambitieux que le plafond de 400 millions de dollars et d’identifier les meilleurs politiques de placement de fonds dans le système bancaire. 

J’espère que non seulement les fonds collectés mais aussi et surtout les intérêts des placements pourront bientôt devenir des sources substantielles de financement de quelques-unes de nos actions de paix en Afrique.

Tout le monde sait que l’adoption par le Conseil de Sécurité des Nations unies de la résolution sur le financement des opérations de paix africaines a été un grand progrès venu couronner nos combats et plaidoyers inlassables durant ces dernières années. Elle ne résout cependant pas le tout. Nos efforts à l’interne et à l’externe pour combler le gap de financement doivent se poursuivre avec la même intensité. L’Afrique ne saurait ici se décharger de ses responsabilités.  Que sa contribution se traduise par des fonds ou par la mobilisation des ressources humaines ou par l’apport d’équipements à sa portée, cette contribution nous devons l’assumer et l’apporter avec une diligence qui nous honore.

Monsieur le Président,

Excellences, Mesdames, Messieurs,

En raison des imbrications des différentes problématiques portant sur la gestion budgétaire, financière et administrative, sur l’audit interne et externe, sur l’évaluation des performances des programmes, sur les modalités de mise en œuvre de SACA, les différents sous-comités compétents, en étroite collaboration avec les experts du comité ministériel de F15, ont mobilisé, sous la supervision du Comité des représentants permanents, une démarche de collégialité et d’efficience.

La complexité dont est marquée chacune des questions en débat, a imposé, au bout du compte, la nécessité de conceptualiser les différentes solutions dans une perspective globale.

Je voudrais faire ici quelques brèves observations liminaires au débat de fond. 

Devant l’enchevêtrement de ces questions, les jugements que la rumeur malsaine a eu l’habitude de gonfler n’ont pas toujours pris en considération les limites des compétences au sein du directoire de l’organisation. On a ainsi, bon gré mal gré, fait feu de tout bois, hélas, dans le seul but de nuire et non de construire. 

Ma deuxième observation porte sur les recrutements. Soyons clairs ici. Vous avez adopté des procédures, un système et des critères de recrutements.

Ce système semble ne plus vous donner satisfaction. Alors changeons- le. Je serais ravi d’apporter ma modeste contribution aux options ouvertes devant nous. 

L’inexécution de nos décisions est devenue un phénomène corrosif pour la crédibilité de l’organisation. Le phénomène atteint toutes nos instances quel que soit le statut hiérarchique de leur adoption. Il n’y a presque pas d’organe qui échappe au déplorable phénomène.

Nous avons tenté lors d’une retraite avec le COREP de trouver des solutions. Je dois reconnaître que nous n’en avons pas trouvé et que le phénomène continue sa sourde et dangereuse évolution.

Peut-être que le retour à la catégorisation de nos décisions, à un moment envisagé, pourrait être une clef de solution.

Le faible taux d’exécution du budget programme par les différents organes de l’Union est un autre aspect rattachable au même phénomène. La très faible contribution des États membres au financement du budget programme évaluée à seulement 9%, laissant 91%, aux apports extérieurs, place de tels programmes dans une situation aléatoire perturbatrice de toute la chaîne d’exécution. Il ne faut cependant pas chercher le prétexte pour nous disculper de notre propre responsabilité dans le phénomène de l’inexécution de nos programmes.

En matière d’audit, la mise en œuvre des recommandations reste laborieuse et constitue toujours un sujet permanent de controverse et donc de préoccupation au niveau managérial.  

Tout en vous écoutant attentivement, la Commission va travailler à enrayer les insuffisances dûment constatées pour faire émerger une gestion efficiente, rationalisée sur la base de l’observance stricte des principes contenus dans le Règlement financier de l’Union.

Sur toutes ces questions, vos orientations avisées sont fortement sollicitées. 

Monsieur le Président,

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Je viens maintenant au SACA, une des colonnes centrales de la réforme institutionnelle en ce qu’elle interpelle sur une question centrale, celle des ressources humaines, sans oublier ses implications financières, juridiques et politiques. 

On peut considérer que la phase technique de ce processus est achevée et qu’il ne reste plus que la phase finale de sa mise en œuvre complète. L’amorce de cette dernière phase, à l’épreuve des contingences opérationnelles, a révélé des difficultés qui ont appelé à la prudence.

Le modèle de base de SACA, s’est révélé difficile à mettre œuvre. Il a dû être complété par l’élaboration d’autres variantes conçues dans l’optique de recherche d’une application optimale qui soit en pleine conformité avec toute l’architecture règlementaire de l’Union afin de prévenir d’éventuels recours au procès devant le Tribunal administratif.

Au vu des différents enjeux qu’il implique, le SACA nous invite à une pondération aux fins de trouver un point d’équilibre entre les le mérite, le quota, les ressources disponibles, les droits acquis du personnel et la continuité du service. D’autres dimensions et non des moindres doivent aussi être prises en compte : la préservation de la mémoire institutionnelle, l’empathie pour le personnel, la valorisation de la séniorité, le pourcentage des femmes, le pourcentage des jeunes, et j’en passe.

Nous n’avons aucun choix que de persévérer et de rester déterminés en ayant à l’esprit que les retards de décision et d’application ici seraient bien lourds de conséquences pour l’organisation. 

Les coûts que va générer le retard dans son opérationnalisation seront, en dernier ressort, plus élevés que les coûts liés à une mise en œuvre dans de brefs délais. D’où l’urgence de trouver des sources de financement complémentaires pour mettre SACA sur les rails de l’opérationnalisation et soulager le personnel du stress permanentent d’une démotivation rongeuse du moral. 

Excellence Monsieur le Président,

Notre partenariat stratégique nous interpelle à plus d’un titre. 

S’il est admis au plan des principes que l’Afrique doit pour sa paix, sa sécurité et son développement durable compter d’abord et avant tout sur ses propres forces, son propre génie, sa propre chaîne de solidarités, nul ne saurait dénier la pertinence, à ce stade de notre évolution, du besoin de partenariats mutuellement avantageux avec les autres.

La question qui se pose à nous est double : comment garder la main dans ces partenariats sans menacer les intérêts fondamentaux de nos États et de nos peuples. 

Notre adhésion au G20 pour laquelle nous avons conduit un intense plaidoyer, nous impose plus de rationalité, de méthode et de constante alerte dans la sphère tourmentée des relations internationales du moment.

Laissez-moi poser une question très simple ? Qu’est ce qui est essentiel ici ? Les positionnements de tel État membre ou groupe d’État membres ou bien la solidarité de l’Afrique et le positionnement de son organisation au centre des négociations internationales ?

Pour ma part, je n’ai point d’hésitation. Je crois aussi que des centaines de millions d ‘africains, dont probablement vous-mêmes, sont comme moi. Nous voulons que vous vous concentrez sur cet essentiel et ne jamais accepter d’en être détournés.

C’est sur cet appel un peu candide, je l’avoue, que je voudrais vous remercier de votre bienveillante attention, en vous souhaitant de fructueuses délibérations.

 

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