Excellence Monsieur Nana ADDO DANKWA AKUFFO-ADDO, Président de la République du Ghana,
Excellence Kenneth OFORI-ATTA, Ministre des Finances du Ghana, Président du Conseil des gouverneurs de la BAD,
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs de la BAD,
Monsieur le Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, Cher frère Akinwumi ADESINA,
Distingués Délégués,
Mesdames et Messieurs,

Il y a deux ans, j’avais eu l’occasion de m’adresser à votre auguste assemblée et de saluer les excellents résultats enregistrés par le Groupe de la Banque africaine de développement sous la haute direction du Président Adesina. Aujourd’hui, il me plait de souligner la constance des efforts remarquables que la Banque ne cesse de déployer en faveur du progrès de l’Afrique.

Je vous avais alors lancé un appel pressant en faveur d’une augmentation des ressources de notre Banque, afin qu’elle puisse répondre aux défis croissants et complexes du continent.

Je me réjouis aujourd’hui de constater que vous avez favorablement répondu à cet appel à travers une augmentation historique du capital de la Banque ainsi qu’une reconstitution substantielle des ressources du Fonds Africain de Développement.

Ceci a permis à la Banque Africaine de développement de déployer 10 milliards de dollars pour aider les États africains à faire face au double choc sanitaire et économique de la pandémie de la Covid 19. Il convient de mentionner spécialement l’émission par la Banque d’un emprunt obligataire social de 3 milliards de dollars américains. Une première et un succès historique ! Soyez-en remerciés.

Mesdames, Messieurs,

Le rôle primordial de la Banque Africaine de Développement dans la promotion de l’intégration régionale n’est plus à démontrer. Aux investissements massifs qu’elle consacre dans le domaine des infrastructures, à travers notamment le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), vient s’ajouter l’appui institutionnel à l’exemple du don de 4,5 millions de dollars pour la mise en place du Secrétariat exécutif de la Zone de Libre Échange Continentale africaine et celui de 28 million de dollars à Africa CDC en vue de renforcer ses capacités, d’impulser et de coordonner les efforts du Continent dans la lutte contre le Covid19.

Il en est de même pour la question du changement climatique ou la BAD a récemment organisé le Dialogue de Haut niveau sur l’adaptation climatique et le lancement du programme africain pour l’accélération de l’adaptation en Afrique en collaboration avec le Centre mondial pour l’adaptation climatique. Ce programme qui ambitionne de mobiliser 25 milliards de dollars permettra d’opérationnaliser l’initiative africaine pour l’adaptation climatique de l’Union africaine.

Par ailleurs, la Banque a obtenu de brillants résultats dans le domaine de l’agriculture à travers le programme TAAT (Technologies for African Agriculture Transformation) qui a permis à des millions d’agriculteurs de bénéficier de technologies et de semences adaptées de haute productivité.

J’invite les Gouverneurs à soutenir fortement, auprès de leurs capitales respectives, la proposition de la Banque africaine de développement d’affecter une proportion conséquente des droits de tirage spéciaux attendus du FMI, afin de réduire le fardeau de la dette qui hypothèque les perspectives de croissance des États africains.

A cet égard et en tirant tous les enseignements de la crise liée à la pandémie de la Covid-19, je note la pertinence et la nécessité pour le continent africain de se doter d’un mécanisme de stabilité financière tel que proposé par la Banque africaine de développement à l’instar des mécanismes similaires existant dans d’autres régions. Il est également temps que les ministres des finances du Continent que vous êtes et vos principaux partenaires membres de la BAD, réfléchissiez sur la nécessité urgente de la mise en place des institutions financières continentales. Le président Nana Akuffo Addo est le Champion en la matière.

La Banque Africaine de Développement mène actuellement une réflexion sur une stratégie d’intervention dans le domaine des infrastructures sanitaires de qualité et de renforcement des capacités africaines en matière de production et de valeur ajoutée pharmaceutiques. Ce faisant, elle rejoint une de nos préoccupations majeures.

Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique doit renforcer son infrastructure en matière de santé, de fabrication de vaccins et de produits pharmaceutiques. L’Union Africaine est résolument engagée dans cet important chantier notamment à travers la mise en place de l’Agence Africaine de Médicaments. J’exprime ici le souhait que la Banque Africaine collabore rapidement avec la Commission de l’Union Africaine et tous les partenaires concernés pour déployer cette stratégie, consistant à limiter notre dépendance de l’extérieur en matière des médicaments et des vaccins.

Mesdames et Messieurs,
A cet inventaire non exhaustif des excellentes initiatives déjà déployées ou envisagées par la BAD, s’ajoutent entre autres, l’initiative « Du Désert à l’Électricité », le programme AFAWA pour l’entreprenariat des femmes, le lancement prochain des banques d’investissement pour l’entreprenariat des jeunes. La mise en œuvre de tous ces projets permettra d’accélérer la réalisation de l’Agenda 2063 et de notre aspiration commune qui est « l’Afrique que nous voulons ».

C’est donc avec fierté que nous avons accueilli l’excellente nouvelle de la désignation de la Banque Africaine de Développement comme meilleure institution multilatérale au monde au titre de l’année 2021.

En tant qu’institution spécialement mandatée par l’Union Africaine pour mobiliser les ressources en vue de la mise en œuvre de l’Agenda 2063, je lance un appel à la Banque Africaine de Développement à développer des mécanismes innovants de financement.

À cet égard, je me félicite les résultats encourageants obtenus par le Forum d’Investissement de l’Afrique (AIF) et invite la Banque à déployer des instruments de mobilisation de ressources internes ainsi que celles de la diaspora africaine et d’inciter les investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension et les fonds souverains à investir en Afrique.

Enfin, je voudrais ici réitérer tout notre soutien aux efforts du Président Adesina et saluer le partenariat exemplaire et qui ne cesse de se développer entre l’Union africaine et la Banque africaine de développement.

Je vous remercie.