Je voudrais commencer par remercier le Président Paul Kagame et le Premier ministre Abiy Ahmed pour avoir accepté d’honorer de leur présence cet événement. En se joignant à nous, ils apportent une démonstration de plus de leur engagement personnel et, plus généralement, de celui de nos dirigeants à tout faire pour tirer parti des innovations technologiques au service du développement du continent.

L’organisation conjointe de cette rencontre est une manifestation supplémentaire de la forte relation qui existe entre l’Union africaine et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Elle participe du suivi du Cadre de coopération signé au début de cette année entre notre Union et les Nations unies pour faire avancer l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030. Permettez-moi de relever, à cet égard, la présence parmi nous de Madame Amina Mohammed, la vice-Secrétaire générale des Nations unies, et le volontarisme de Madame Vera Songwe, la Secrétaire exécutive de la CEA.

Il est hautement symbolique que cet événement se tienne en marge du Sommet extraordinaire de notre Union dédié au thème de la réforme institutionnelle. La réussite du processus de réforme exige d’évidence que nous menions à leur terme les ajustements en cours des structures de notre Union et de ses méthodes de travail, ainsi que la réalisation de notre autonomie financière. Mais elle appelle aussi à ce que nous embrassions pleinement la révolution technologique pour en faire un accélérateur de la transformation du continent.

Comme vous le savez, de nombreuses initiatives ont été lancées ces dernières années pour donner un contenu plus concret à l’intégration continentale, dont les plus emblématiques sont l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine, le Protocole sur la liberté de circulation des personnes et le passeport africain, et le Marché unique du transport aérien en Afrique.

Les nouvelles technologies sont des leviers incontournables pour hâter le rythme de leur mise en œuvre. Elles le sont également pour faciliter l’identification numérique et l’enregistrement des faits d’état-civil en Afrique, avec, à la clé, un impact économique et social majeur qui va du renforcement de la gouvernance à l’émancipation des femmes et des jeunes filles, en passant par l’amélioration de l’inclusion financière et de l’accès aux services publics.

Dans cette entreprise de transformation et de mise à profit des opportunités multiples qu’offrent les nouvelles technologies, l’Afrique dispose d’un atout majeur: la jeunesse de sa population. Celle-ci en fait une terre d’innovation par excellence. Partout sur le continent, les jeunes apportent la preuve quotidienne de leur talent et de leur créativité. C’est pourquoi les efforts déployés pour exploiter le dividende démographique, à travers un investissement plus massif dans la jeunesse, doivent être vigoureusement poursuivis.

Cette rencontre nous offre l’occasion d’une réflexion bienvenue sur les enjeux multiples liés aux nouvelles technologies, y compris l’économie et l’identité numériques. Elle doit aussi servir de catalyseur de notre volonté à assurer que l’Afrique se les approprie plus effectivement, pour accélérer son développement, favoriser les transformations sociales, y compris l’égalité des genres et l’inclusion de segments les plus marginalisés de la population, renouveler l’action collective et permettre une plus grande reddition des comptes, à travers une action citoyenne mieux informée.

Je vous remercie de votre attention.