Mme la Ministre d’État, Ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, de la République démocratique du Congo (RDC), Présidente sortante du Bureau du Comité Technique Spécialisé sur l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes,

Distinguées Ministres en charge du Genre et des Affaires féminines des pays membres de l’UA,

Mme l’Envoyée spéciale de l’UA pour les femmes la Paix et la Sécurité,

Mesdames et Messieurs,

En dépit de la distanciation que nous impose la COVID-19, je suis ravi de vous retrouver à travers cette visioconférence pour ce 5ème Comité Technique Spécialisé (CTS) sur l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes en Afrique.

En effet, cette pandémie sans précèdent que le monde a vécu et continue de vivre a fragilisé nos systèmes de santé et altéré les nombreux progrès réalisés dans la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes. Dans ces circonstances, les inégalités hommes-femmes préexistantes, facteur aggravant de la pandémie, doivent être discutées et combattues. C’est tout l’objet de cette session.

Mesdames, dans ce combat, vous avez été en première ligne et vous avez su susciter l’espoir dans vos pays respectifs en prenant à bras le corps ce nouveau défi. L’Union Africaine est fière d’avoir été à vos côtés pour faire face à cette situation délicate. C’est pourquoi je désire vous exprimer ma profonde reconnaissance pour votre leadership et votre engagement sans faille en ces temps difficiles.

Grâce à vous, l’intégration de l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes dans les réponses à la pandémie de la COVID-19 a pu se concrétiser. Vous avez dès le début répondu présentes lors des diverses réunions de consultation auxquelles l’Union Africaine, à travers sa Direction, Femmes, Genre et Développement, vous a convié.

Ces consultations, et notamment celles des femmes ministres des Affaires étrangères de l’UA, ont permis d’aboutir à la décision de l’Assemblée qui « demande à la Commission de l'Union africaine d'élaborer et de mettre en œuvre les lignes directrices de l'UA sur les réponses sexospécifiques en tant que cadre pour intégrer l'égalité des sexes et la participation des femmes aux processus de prise de décision dans les réponses COVID-19 et les plans de redressement post-COVID-19 de l'Afrique ».

Au-delà de ces premières mesures, les Lignes directrices de l’Union africaine pour l’adoption de réponses tenant compte de la dimension genre face à la pandémie de COVID-19 ont pu être élaborées et présentées.

Mesdames et Messieurs,
Cette année coïncide avec la fin de la première Décennie des Femmes Africaines, 2010-2020, sur les approches locales de l’égalité entre les hommes et les femmes et de l’autonomisation des femmes, avec la présentation du rapport final qui met en lumière les mesures prises, les défis rencontrés et les opportunités à saisir afin d’accélérer la mise en œuvre des engagements en matière de genre sur le continent.

Justement sur le plan continental, durant la dernière décennie, grâce à l’engagement politique des Chefs d’Etat et de Gouvernement, des projets et initiatives de grande envergure ont pu être mis en place, notamment le Fonds pour les Femmes Africaines, financé entièrement par les Etats membres et qui sera transformé en fonds fiduciaire, permet de renforcer les capacités de nombreuses femmes, entrepreneures, rurales et autochtones. Il faut aussi noter le Fonds Africain pour le Leadership des Femmes qui aura pour but de combler les lacunes dans l’accès des femmes aux mécanismes de financement, afin qu’elles puissent activement participer à toutes les facettes de la vie, y compris la vie économique.

D’autres réalisations ont été notées, avec en premier lieu, la ratification du Protocole de Maputo sur les droits des femmes en Afrique par 42 Etats membres. D’autre part, l’intégration des femmes dans la sphère politique ne cesse de croître, avec parfois des taux supérieurs à 50 %.

A cet effet, je lance un appel spécial aux treize États membres qui n’ont pas encore ratifié le Protocole de Maputo à le faire dans les meilleurs délais.

Le thème que nous avons choisi pour la nouvelle Décennie des Femmes Africaines à savoir « l’inclusion financière de la femme africaine », reflète la détermination du continent à renforcer les efforts et mécanismes vers une émancipation complète des femmes indispensable au développement durable de nos pays.

L’Union Africaine a la ferme intention de continuer à renforcer la place de la femme dans la sphère politique en ligne avec la réforme institutionnelle de la Commission, qui institue désormais que si le Président de la Commission est homme alors le Vice-Président doit être femme et vice versa. Dans les zones de conflits et de guerres, les femmes et les jeunes sont les premières victimes. Force est de constater que même en situation de paix, les femmes africaines restent majoritaires parmi les plus couches les plus vulnérables.

C’est cette triste réalité que nous tentons de combattre jour après jour. L’inclusion financière de la femme africaine par le renforcement de l’entreprenariat féminin restera notre fer de lance pour les 10 prochaines années.

Je veux à cet égard insister sur le caractère novateur des instruments et stratégies de l’UA qui ont fait progresser et continuent à renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes et des filles en Afrique.

Mesdames et Messieurs,
Il est temps de repousser les limites et prendre des mesures courageuses pour transformer notre continent et répondre à l’Agenda 2063 et plus spécifiquement son Aspiration 6 qui veut : «une Afrique dont le développement est dirigé par ses citoyens, en comptant sur le potentiel des populations africaines, en particulier, les femmes et les jeunes, et la prise en charge des enfants».

Il est temps pour nous d’intensifier nos efforts, de raviver nos engagements et de faire entendre encore une fois notre voix, haut et fort, pour dire que même pendant la COVID-19, les femmes et les filles en Afrique ne seront pas laissées pour compte, mais seront au contraire fortement soutenues.

Je ferai honneur à la responsabilité qui m’a été assignée lors du Forum Femmes, Paix et Sécurité d’être «Le Porte Flambeau de la Paix» en essayant de faire bouger les lignes. Avec votre soutien, nous atteindrons notre objectif vers l’égalité entre les hommes et les femmes, une autre exigence de l’Afrique que nous voulons. C’est sur cette note plein d’optimisme que je souhaite que les 16 jours d’activisme pour combattre les violences faites aux femmes et à la fille, soit couronnés de succès.

Tout en souhaitant de fructueux échanges et de réussite à cette session, je vous remercie pour votre aimable attention.
Future is female !

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